Après une première phase consacrée à la mise en place d’une nouvelle caméra CCD et à des réglages techniques, l’observatoire de la pointe du diable a effectué sa première photo astronomique du ciel profond dans la nuit de 2 au 3 décembre. Cette photographie de la nébuleuse d’Orion, véritable pouponnière d’étoiles se trouvant à 1300 années lumière, est un tour de force dans un ciel surchargé de pollution lumineuse. L’application d’un filtre très sélectif a permis à l’équipe composée de Jean Le Hir, Rodolphe Lacroix et Philippe Le Gars, tous les trois membres de l’association « Gens de la lune », de contourner le problème, et de démontrer la capacité de l’observatoire à faire de la photographie astronomique de qualité.
Nous observons en particulier quatre étoiles de l’amas ouvert theta1 orionis dans la partie centrale de la nébuleuse :
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Il s’agit d’étoiles très massives et très jeunes qui forment un quadrilatère quelconque. Certains astronomes y voient un « trapèze ». Soit ils ont une mauvaise vue, soit ils doivent retourner au collège pour réapprendre la définition du trapèze…
Quelques informations techniques
La photographie correspond à 2,5 heures de pose d’une caméra CCD Sbig STF-8300C dans le plan focal de notre télescope Schmidt-Cassegrain de 400 mm d’ouverture muni d’un aplanisseur de champ Meade qui réduit la focale à 3,2 m. La prise de vue a été faite autour de la culmination de la constellation d’Orion dans la nuit du 2 au 3 décembre 2019.
La poursuite est réalisée en fixant une étoile guide saisie en temps réel par une webcam monochrome ZWO ASI 120MM-S placée au foyer d’une petite lunette solidaire du télescope. Le guidage et le cadencement des images sont pilotés par le logiciel PRISM de chez Alcor System.
Nous avons fait la mise au point une seule fois en utilisant un masque de Bahtinov. Le télescope présentait un petit défaut de collimation, ce qui nous fait penser que le résultat obtenu est tout à fait perfectible…
Le fond du ciel est suffisamment sombre grâce à l’utilisation d’un filtre très sélectif ne laissant passer que les émissions de lumière H_alpha et H_beta de l’hydrogène monoatomique et OIII de l’oxygène doublement ionisé. Voici le graphe de la fonction de transparence du filtre donnée par le constructeur :
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Malgré la pollution lumineuse environnante due principalement au gaspillage d’éclairage public dans la communauté urbaine de Brest, nous obtenons avec ce filtrage une image qui est intéressante. L’image ci-dessous représente comparativement le même champ stellaire photographié par le télescope spatial Hubble (à gauche) et par notre télescope (à droite) :
Pour être honnête, l’image de Hubble couvre un champ beaucoup plus important. Voici un lien vers l’image complète en haute résolution publiée par Wikipédia :